"Le p'tit bus dans la campagne"

Comédie sociale, de ‘’légère‘’ anticipation
Scénario Sylvie Bailly
Réalisation Jean-Christophe Boucher

personnages
repérages

JOE
« Le gentil »
(Sébastien Delpy)

Célibataire. Entre 40 et 50 ans. Il conduit le bus et est au RSA. Solitaire mais pas par choix, il est maladroit avec les autres.

Joe a fait tous les petits boulots, manœuvre dans le bâtiment, saisonnier, intérimaire… Et puis une santé fragile et une dépendance à l’alcool ont eu raison de ses efforts et il s’est retrouvé sans travail. Cela fait trois ans qu’il est au RSA. Il vit dans une petite maison, à la sortie d‘un village.

Il est comme les autres du groupe et vit les mêmes contraintes qu’eux. A la différence qu’il doit les conduire sur leurs lieux de travail. Cette relation particulière avec les services du département et de France Travail génère une méfiance du groupe à son égard. Sauf de Lisette.

« Vieux célibataire », il n’a jamais eu de compagne, et avec le temps, il ne croit plus en grand-chose. Il se méfie des hommes, ceux du village et ceux qu’il conduit tous les matins.

C’est un homme qui craint l’État, il a peur de perdre encore davantage.

Joe est un gentil qui veut cacher sa sensibilité. Lisette est son plus proche soutien dans la bande. Elle le comprend à mi-mot. Grâce à elle il pourrait s’ouvrir aux autres et envisager même une relation… amoureuse.

Ce qui le libère, au-delà de l’action activiste du groupe, c’est la découverte de l’amour.

RENÉ
« Le chef de meute,
clef de voute du groupe »
(Silvain tempier)

Veuf, sans enfant. Il a 56 ans, en paraît davantage. Il est charismatique, parfois bavard, et obstiné. Il impose le respect à toutes et tous.

René a travaillé à la réparation des trains grandes lignes pendant trente ans. Il était représentant syndical, il a mené des combats, en a beaucoup perdus. Il a quitté la filière de la SNCF il y a dix ans, car il ne voulait plus cautionner les décisions délétères – jugeait-t-il - de son syndicat.
Depuis son départ volontaire, impossible de trouver du travail, car pour les patrons il a une trop « grande gueule ». Alors, il s’est construit une autre voie, dans la débrouille, les échanges de services, les services rendus et à rendre, et se satisfait du RSA qu’il touche depuis 5 ans.
Il est propriétaire d’une petite ferme dans un hameau. Sa voiture est en bout de course et Teddy vient le chercher tous les matins pour rejoindre le bus.

Il a gardé de sa vie professionnelle le sens de l’organisation, l’entêtement, la rigueur et la constance. Il était sur les ronds-points avec les Gilets jaunes, et a pu mettre à leur service ses compétence.
Il veut croire que tout est encore à imaginer, qu’ensemble il est possible de changer la société. Il ne pense pas l’individu, mais le groupe, et compose avec des hommes et des femmes du p’tit bus qui ont des désirs et objectifs parfois différents des siens.
Il sait parler aux gens en détresse, en colère, il sait remonter le moral « des troupes », et galvaniser ses compagnons
S’il a le charisme d’un leader, il sait aussi qu’il ne doit pas franchir certaines lignes. Il pense que chacun doit décider seul de son destin.

L’odieuse réforme du RSA lui permet de se remettre en action (avec l’aide de Teddy) et d’organiser la lutte qu’il souhaite collective.

Il croyait en la loi et s’opposait aux actions violentes… mais ça, c’était avant la réforme du RSA…

TEDDY
« L’insurgé »

(Ivan Cori)

Moins de trente ans. Il a la fougue de la jeunesse, ce qui plaît beaucoup à René (qui se reconnait en lui). Théoricien de la rébellion, il est sans expérience de terrain.

Teddy aurait pu être un voyou.
Il est devenu un anarchiste du 21eme siècle et pense que grâce aux réseaux sociaux il pourra réveiller les consciences.
Il ne parle pas d’auto-gestion, attend son heure pour planifier la révolution.

Il vit avec sa mère ; ils arrivent à s’en sortir financièrement grâce à la petite retraite de la mère et à son RSA qu’il touche depuis deux ans. Il fait des petits boulots au noir de temps en temps, pour quelques billets, cela lui permet de « voir venir ».

Il refuse le travail comme système d’asservissement.
Quand la réforme du RSA a été votée, il était prêt à tout pour défendre ce droit « misérable ». Mais a dû se plier à l’injonction - travailler gratuitement 15h par semaine - la pire des humiliations pour lui.
Il s’est retrouvé en binôme avec René – et ça a été sa planche de salut !
Depuis six mois, il travaille « à faire tout et n’importe quoi » avec René dans les vergers du canton.

Il tient un blog et a un très large réseau de jeunes et moins jeunes qui comme lui rêvent d’une société égalitaire. Il est très souvent sur son téléphone à communiquer sur Insta, Tiktok, Messenger… etc…Il a beaucoup de followers.
Il devient le responsable de la communication des actions des « insurgés du p’tit bus ».
C’est grâce à lui, qu’en parallèle des médias d’État, leur opération de résistance fait tache d’huile. Leur action fait naître une utopie.

Teddy n’a rien à perdre. Il est impulsif, vite en colère et vite ému. Il a tout de suite flashé sur Agnès qui lui ressemble (en pire, finira -t-il par admettre). Il ne s’attendait à ce que l’amour lui tombe dessus !

Il fait partie de ceux et celles qui veulent tout – maintenant.

AGNÈS
« La femme en colère »
(Jeanne Coquereau)

Célibataire. La petite trentaine. Néo-rurale désorientée.
Elle rêve de foutre le camp, mais reporte sans cesse son départ. Elle est combative, et agressive lorsque les mots lui manquent.

Regard froid, déterminé, allure de garçon, animal sauvage insaisissable. Agnès est toujours sur la défensive.

Elle a dû quitter Lyon il y a moins d’un an car elle ne pouvait plus y vivre avec le RSA. Depuis 6 mois, elle squatte la résidence secondaire d’un cousin, contre la promesse (pas vraiment tenue) de l’entretient de la maison et du jardin.

Elle ne comprend rien à la nature, et encore moins à la nature humaine. Elle rêvait de liberté, de voyages, et se sent enfermée dans la campagne.
Au début de l’histoire, elle a une relation difficile avec Marie qui l’appelle « La Lyonnaise » - manière de lui faire comprendre qu’elle n’est pas « d’ici »

C’est à vélo (un vélo d’homme emprunté à son cousin) qu’elle rejoint le bus tous les matins. Elle y arrive en sueur, maudissant autant les routes de campagne que les automobilistes qui la doublent (dont René et Teddy). Elle refuse de laisser son vélo toute la journée sur la place du village – il manquerait plus qu’on lui vole son unique moyen de transport – et a obtenu de Joe de le monter dans le bus. Avec la sacoche d’un fusil accrochée au cadre, car elle s’est prise de passion pour la chasse.

Au début de l’histoire, elle est trop centrée sur sa survie pour entrer en empathie.
Elle est combative, déterminée à mettre la société capitaliste à genoux, ambition qu’elle partage avec Teddy.
Elle est sensible au jeune homme, dans la limite d’une relation sans lendemain.
Mais, tout comme Teddy, elle va être foudroyée par l’amour !

Marie réaliste, chrétienne, (Sophie Pincemaille)
et Polo (Farid Amrani) son discret ange gardien

Ils sont mariés, et ont deux enfants.
Marie est une hyper active, et Polo est un doux contemplatif.

MARIE a quarante-cinq ans. Elle a longtemps travaillé comme aide à domicile jusqu’au jour où son corps a lâché. Impossible de soulever davantage les personnes âgées, de faire les ménages pendant des heures. Maintenant elle s’occupe de ses poules, de son potager et de ses deux enfants (15 et 17 ans) ; elle conduit un C15, fatigué, comme elle.
Être allocataire du RSA est un énorme fardeau pour elle. Comme il lui faut trouver une raison à sa dégringolade sociale, elle accuse son mari POLO, de huit ans son aîné. Cela ne la rend pas plus heureuse. Elle reproche beaucoup de choses à Polo (incapable de trouver travail, et de s’en sortir sans elle) mais en réalité, elle a besoin de l’optimiste inaltérable de son mari.

Marie est politiquement de droite, elle est sérieuse, réaliste et catholique. Elle respecte les règles, les lois, et les décisions de l’État, « bonnes pour tout le monde ». Cette posture lui donne l’impression d’être dans la société, d’y avoir encore sa place.
Mais quand commence l’histoire, elle est au bout du rouleau et se replie sur elle-même. Lisette est la seule avec qui elle entretient un semblant de relation.

POLO est un gentil, il a le cœur sur la main.
Il se protège dans le silence, ce qui énerve Marie. Il pense aussi ne pas avoir des choses importantes à dire, et sa femme parle pour lui.
Il est intimement persuadé que quelque chose arrivera un jour (prochain) pour les sortir de « la merde ». C’est pour cela qu’il joue aux jeux de hasard, le Loto, uniquement les dates de naissances de sa famille, et astro – il n’achète que la carte Vierge, son signe astrologique. Il vit au jour le jour, et s’en remet aux jeux.
Polo est illettré, c’est en partie pour cela qu’il n’a jamais travaillé. C’est un secret qu’il partage avec Marie. Et elle lui a promis de ne jamais en parler.
Polo est amoureux de Marie, sans contrepartie, sans réserve. Il est prêt à tout pour protéger celle qu’il aime.
Sans mesurer les conséquences du sabotage des outils, il déclenche l’insurrection du P’tit bus.

LISETTE 
« La poète »
(Nathalie Bitan)

Divorcée, presque 50 ans. Elle passe ses journées à faire du crochet, c’est pour elle un temps suspendu de beauté et de liberté.

Lisette a été une enfant battue, une femme et épouse violentée.
Comment s’en est-elle sortie ? Grâce à la peur. Parfois bonne conseillère, la peur l’a amenée à fuir de nombreuses fois quand sa vie était en danger.
Encore aujourd’hui, dans sa petite maison, sa valise est prête - comme celle que l’on prépare en prévision d’une hospitalisation - au cas où il lui faudrait fuir à nouveau, avec sa valise.

Ancienne petite main dans une entreprise de broderie pour le secteur du luxe, elle a de l’or dans les mains. Poète à sa manière, le crochet lui permet de créer de belles choses, même si tout est sombre autour d’elle, elle apporte de la lumière et du soleil dans la vie.

Lisette est une vaillante, et ne peut s’empêcher d’aimer les humains. Elle sait trouver l’humanité, même bien cachée dans un cœur dur.
Et elle a un petit faible pour les personnes mystérieuses et un peu rustres, comme Joe le chauffeur. Elle sait qu’il est gentil et sincère. Elle est en confiance avec lui.
Pour plaire à Joe, sans trop le montrer, elle soigne sa toilette et son léger maquillage. Coquette et douce, elle va entreprendre de conquérir l’homme solitaire.

Sans moyen de locomotion, Joe passe la prendre en bus tous les jours. C’est pour elle un moment de partage, souvent silencieux. Et leur escapade clandestine dans le Morvan va lui donner l’opportunité de se rapprocher de lui.

Elle ne supporte pas l’inégalité, ni les exclusions, et elle est toujours prête à aider, comme pour mieux s’oublier elle-même. Mais il y a une limite à son empathie, c’est la violence, qui la ramène à ses anciens traumatismes.
Et si ses camarades dépassaient cette limite, ses peurs enfouies pourraient resurgir…

LÉON
« Le Naïf »
(Benoit Di Marco)

Célibataire. Plus près de 50 que de 40. Il est à deux doigts de monter son auto-entreprise. Il attend son heure. Refuse de sortir des rails.

Léon est un homme simple qui veut croire en lui, en ses capacités à rebondir, à s’en sortir ; et il sent différent de ceux du p’tit bus, parce que LUI a un projet.
Ancien VRP, commercial de terrain, il rêve de monter son entreprise, « LEON LOC », devenir son propre patron. Il prépare son succès entrepreneurial. Il attend son heure. Il a demandé un prêt à sa banque et attend avec inquiétude la réponse. Il ne veut, ni ne peut faire de vague.
En attendant la réussite, il roule fièrement en mobylette.

Il refuse de suivre le groupe quand René déclenche « la révolte » dans le bus, et il les abandonne…

… Mais, son rêve va se heurter à la réalité - on ne prête pas aux pauvres. La banque refuse de le soutenir.
Léon découvre alors que sa vie a été une succession d’erreurs, d’espoirs infondés, ridicules presque misérables. Et c’est pour cela qu’il a abandonné les autres !

Coupable, mais pas résigné, il retrouve le groupe.
Et surtout il sauve Polo de la noyade. Chose qu’il n’aurait pu imaginer faire.
Il découvre la solidarité, et devient pour le groupe un héros.

Heureux d’être complice de René, il se transforme en un homme sur lequel on pourra compter.

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